OU SONT PASSES LES GENTLEMEN ???

Publié le par Mame

Pour la parisienne que je suis, la question peut paraître étrange. Mais elle est tellement d’actualité, eh oui notre capitale regorge de jolis spécimen mâles, et pourtant, l’abordage reste le grand défi de l’aventure amoureuse. Alors, que se disent ces messieurs lorsqu’ils voient passer une jolie gazelle brune ? Et bien, pour beaucoup, ils ne réfléchissent plus, ne pensent plus, jaugent à peine, oublient toute tentative de  stratégies de séduction. Que font-ils donc ? En deux mots, ils plongent vers le ratage verbal formalisé.

       -    Salut la jolie, tu es très belle tu sais, tu me files ton number ?

Ou alors :

      -    La miss, tu vas où comme ça, hein tu habites où ?

A première vue, deux réactions possibles de la part des brunettes embêtées par cet homo érectus bipède et j’ai sondé mes copines :  Un : Partir dans un grand éclat de rire ou alors serrer la poire avec ardeur, taper le niangal comme on dit à Dakar. Sinon, avoir les yeux révolver dixit Marc Lavoine dans sa célèbre chanson… Peine perdue, car dans l’ un ou l’ autre des cas, le casanova poursuivra sa plongée vers le gouffre de communication, le grand vide et l’ absence de résultat, ce passage si délicat vers la seconde étape, prendre ce fichu verre tout de même. Tout est dans l’abordage messieurs, le rater signifie perdre votre cible  à moins ce qu’elle  ne vous rattrape, ce qui arrive une fois sur dix. Bref, voilà ce que rétorquera notre protagoniste en deuxième lieu :

-         Tu viens, on va boire un café ?

En effet, il n’aura pas réussi à savoir où vous allez, pressées que vous êtes, le popotin greffé d’un moteur diesel…

-         Allez, donne moi ton number, s’il te plèeee…

Et là, ce sera un tchip bien roulé, vos yeux dardant un Dégage sale dragouilleur  Oui mesdames, aujourd’hui, les hommes ne draguent plus, ils dragouillent. Quel mot infâme ! Une amie l’expulsa lors d’une conversation où l’exaspération envahissait son joli minois d’antilope. En général, ça se passe dans la rue, au café, partout où il est possible pour un don juan de pêcher une belle truite…On a voulu l’égalité, on y arrive les filles. Voilà que nos hommes se mettent à spéculer, à imaginer notre intérieur et peut être s’y installer à notre insu ? Paris, et Châtelet son cœur névralgique, bouillonne de cette espèce curieuse et sans scrupule qui peut vous suivre sur des kilomètres et si vous avez le malheur de donner votre numéro comme on distribue des cartes de visites,  attendez-vous à être harcelée, voire traitée de sale petite bounty, parce qu’en Afrique, ajoutent certains, on est cool, on laisse entre les gens dans le salon… J’ai rencontré ce spécimen, il y a quelques temps et il fut cornélien de le tenir à distance et de rire avec lui et finalement d’en faire un ami…Même si la veille, dans un restaurant, il avait fait mine d’oublier sa carte. Puis, le lendemain, il m’avait rappelé penaud et souhaité me voir. Très bien, on va prendre un café ?, proposai-je.  Chérie, tu ne préfères pas qu’on aille chez toi ? Et si je n’ai pas fait le ménage ? Pas grave, chez moi, aussi, c’est le bordel. Tout est bon à pénétrer notre antre secrète, or c’est notre jardin secret de femme citadine, notre havre de paix alors on ne va tout de même pas laisser n’importe qui s’y  mettre à l’ aise ou bien ? Dire que c’est dans notre bouche même qu’ils veulent manger piment.  Alors, mesdames, la question, c’est : que voulons-nous ? Etre dragouillée ou pas du tout ? Car le mythe du beau et courtois séducteur, celui qui jadis faisait la cour avec art et délicatesse à nos mères, est bel et bien révolu. Surtout quand l’addition arrive à la fin du repas… Carpe Diem !

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G
Je suis marié. Je me contente donc de contempler la gente féminine. Je suis le gentleman auto-proclamé de ma femme. Je trouve votre sujet très intéressant. Je suis surpris que votre ami vous ai laissé règler la totalité de l'addition. Oui pour l'égalité, mais tout de même :o)Justement, avez vous été honorée de règler cette addition?Gangoueus
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M
Moi, je préfère quand ce sont les nanas qui draguent: c'est plus beau. @+, M82
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A
Bonjour, Miss DiarraJ'avais découvert votre Blog par hasard et j'y suis revenu quelquefois pour suivre les épisodes de votre sympathique feuilleton (dommage que les épisodes ne soient pas publiés plus régulièement...)Votre billet est pas mal et m'apporte un peu de fraicheur après une dure journée de labeur. Merci.Question à 2 francs 6 sous : S'il n'ya plus de gentlemen de nos jours, peut être est ce parce qu'il n'y a plus de vraies ladies qu'on aurait envie de séduire, ne croyez-vous pas ?Bonne continuation.HB
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F
Mame bonjour!Ta nouvelle est pertinente , j'aurai souhaité que tu ailles beaucoup plus loin. Si les hommes ne savent plus draguer et qu'ils "dragouillent", pour les filles au lieu d'attendre ne pourraient-elles pas draguer les garçons et les hommes qui leur plaisent.Pourquoi, c'est seulemnt les hommes qui doivent inviter au restaurant ou offrir un café aux filles ? la reciprocité ne t- elle pas aussi valable ?.La drague au 21e siècle , c'est du donnant -donnant.Fini l'époque de nos parents où ils entreprenaient tout et étaient traité de macho, phallocrates....
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